vendredi 22 juillet 2011

Chapitre 1 : Mascarade


PROLOGUE

Mon nom est Clarence Bergam. J'ai 24 ans et je suis étudiante en histoire. Je reviens pour la première fois depuis 3 ans dans mon village natal, Vertes-Collines.

Je m'étais pourtant juré de ne plus y revenir après le décès de mes parents, trop de souvenirs douloureux sont reliés à cette commune. En effet, mes parents avaient été retrouvés assassinés dans notre maison familiale. La police n'a jusqu'à présent trouvé aucune piste pouvant nous conduire à l'auteur de ce crime odieux. Ce qui a été le plus difficile dans cette épreuve, c'est d'avoir été soupçonnées ma sœur jumelle Lucie et moi. C'est toujours les proches des victimes que les enquêteurs ont en premier dans le collimateur. Le problème est que dans un petit village comme Vertes-Collines, les rumeurs vont bon train. Il est déjà difficile de perdre ses parents d'une manière aussi cruelle, mais lorsque le regard malveillant de certaines personnes pèse sur vous en vous criant " je sais que c'est toi !" c'est insoutenable... C'est pour cette raison que Lucie et moi avons décidé une fois de retour sur le campus de notre université, de suivre l'affaire de loin mais de ne plus revenir ici.

Mais aujourd'hui, par la force des choses, je suis de retour. Heureusement, il me reste quelques amis fidèles qui me témoignent encore leur amitié et qui me soutiennent malgré mon absence. Ils ne sont pas nombreux mais ils sont là ! Il y a d'abord Phil et Madeline, le couple légendaire de nos années lycée. Ils sont aujourd'hui mariés et parents d'un petit Tom. Puis, il y a Kate, ma meilleure amie depuis ma petite enfance. Tous trois sont bien présents auprès de moi dans leurs vêtements sombres.Nous avançons dans les allées verdoyantes du cimetière vers le tombeau de mes parents. Nous suivons le corbillard qui transporte le cercueil de Lucie. Je tiens nerveusement un bouquet de roses rouges dans mes mains, les fleurs préférées de ma sœur. C'est sensé être mon ultime cadeau pour elle. Je devrais être effondrée, désespérée même , puisque je vais enterrer le dernier membre de ma famille qui me restait. Mais ce n'est pas ce genre de souffrance que je ressens à cet instant. Non, c'est plutôt une grande colère, une monumentale rage qui me consume de l'intérieur. J'ai envie de hurler. Je ne sais plus comment faire pour trouver de l'aide et faire comprendre à tout le monde que tout ceci n'est qu'une mascarade que l'on nous impose. Chaque fibre de mon corps sait très bien que la dépouille qui repose dans ce cercueil, qui va rejoindre mes parents dans leur dernière demeure et qui va clôturer le sort de ma sœur en lui usurpant son identité n'est pas Lucie.

Je ne m'explique pas sa disparition, je ne sais pas ce qui a bien pu lui arriver, mais j'ai la certitude qu'elle est toujours vivante quelque part et que je ne peux compter que sur moi pour la retrouver et lui venir en aide.